7 - L’hôtel du Sénéchal, 17 rue Charles de Rémusat
7. La première faculté des lettres : l’hôtel du Sénéchal, 17, rue Charles de Rémusat.
Au début de la carrière de Jaurès, la Faculté des lettres, où il enseigna, occupait l’hôtel du Sénéchal, 17, rue de Rémusat.
L’hôtel du Sénéchal
Ce bâtiment avait été édifié à partir de 1550 pour servir à la Sénéchaussée, devenue Présidial (institution royale de police et justice). Ses façades classiques datent du XVIIIème siècle. A la Révolution, l’hôtel du Sénéchal est affecté au Tribunal de première instance. En 1810, l’Université de Toulouse est reconstituée et la faculté des lettres s’installe dans l’hôtel du Sénéchal, avant de rejoindre la faculté de droit, rue de l’Université, en 1892, dans de nouveaux bâtiments. C’est Jean Jaurès, adjoint à l’instruction publique, qui inaugure ces nouveaux bâtiments, au 4 de l‘actuelle rue Albert-Lautmann (voir fiche n°2). Il y donnera encore quelques cours.
L’hôtel du Sénéchal redevient bâtiment communal.
L’amphithéâtre du Sénéchal rue de Rémusat au temps de Jean Jaurès.
Jean Jaurès a enseigné de 1883 à 1885 puis de 1889 à 1893.
Il a dispensé ses cours de philosophie dans l’amphithéâtre du Sénéchal.
Jaurès évoque avec tendresse le « vieil amphi de la rue Matabiau » déjà dénommée Rémusat à son époque. Les bancs en bois peints en noir n’ont été remplacés par des fauteuils que vers 1980. Le Sénéchal hébergeait la Faculté de Lettres, un peu éclipsée au 19ème siècle par celle du Droit déjà installée rue de l’Université (actuelle rue Lautman).C’est au Sénéchal qu’il fit ses débuts universitaires en y prononçant plusieurs conférences dès 1882, puis en prenant un poste de maître de conférences de 1883 à 1885, s’installant à Toulouse avec sa mère à ce moment-là.
Il y fréquenta des professeurs prestigieux comme Gabriel Compayré, Tarnais et homme politique comme lui, Ernest Mérimée qui organisa enseignement et recherches sur le monde hispanique dès cette époque… Les rapports du recteur Claude Perroud (normalien comme lui, il resta en poste de 1880 à 1908 et fut, par ailleurs témoin du mariage de Jaurès à Albi en 1886) sont particulièrement élogieux pour le jeune professeur de philosophie.
Outre ses cours de licence et d’agrégation, il y dispensa des cours publics ouverts à tous le samedi après-midi, qui ont connu un vif succès. Le futur maire socialiste Albert Bedouce, alors jeune employé de l’imprimerie Sirven et militant du parti ouvrier de Jules Guesde y fut assidu.
On n’a pas conservé les textes des cours universitaires de Jaurès, contrairement aux cours dispensés au lycée d’Albi, qui font l’objet, avec ses thèses, du volume 3 intitulé : « Philosopher à trente ans » des Oeuvres publiées par la Société des Études jaurésiennes (Fayard).
Dans plusieurs articles de la Dépêche en 1890, Jaurès a développé le projet d’université régionale en insistant sur les rapports avec les autres universités du Midi (Bordeaux, Montpellier, Aix en Provence) et sur l’ouverture à l’international en privilégiant le monde hispanique.
L’amphithéâtre du Sénéchal est devenu une salle de conférences municipales très utilisée aujourd’hui.
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