Autour de Jaurès
Cette rubrique aborde ici l’actualité de Jaurès en France et dans le monde.
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Pour rappel, dans la rubrique « Evénements » vous trouverez l’actualité de Jaurès dont l’association est partie prenante (participation, coorganisation…)
Evénements à retenir autour de Jaurès
23 juin 2024. La Dépêche du Midi
Une tribune de Rémy Pech, président des amis de Jean Jaurès à Toulouse à l'occasion des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2004 : POURQUOI LA GAUCHE AUJOURD'HUI ?
Professeur émérite d’histoire contemporaine et président honoraire de l’Université Toulouse Jean Jaurès, président des Amis de Jean Jaurès à Toulouse, Rémy Pech signe dans La Dépêche une tribune à l’occasion des élections législatives.
Nos concitoyens ont été convoqués précipitamment pour renouveler leurs députés, au soir d’une élection européenne marquée par une poussée inquiétante de l’extrême-droite. Au-delà de la stupéfaction légitime manifestée par beaucoup, il convient de réfléchir posément aux enjeux de la prochaine élection et d’agir en conséquence.
La pensée et l’action constante de Jean Jaurès peuvent nous y aider.
Jaurès, brillant intellectuel, élu républicain à 26 ans, grand journaliste à La Dépêche à 27 ans, a d’emblée dû livrer de rudes combats pour défendre une République contestée. Il a contribué à écarter le général Boulanger en 1889, favorisé la naissance du Bloc des gauches en 1898 pour endiguer la poussée antisémite et nationaliste résultant de l’Affaire Dreyfus, travaillé à l’unité des forces ouvrières et paysannes pour conjurer le péril de la guerre universelle.
Jaurès voulait que la République illustre sa devise, « Liberté, égalité, fraternité » par un programme de réformes et d’actions renforçant la laïcité de l’État, tendant à la justice fiscale et s’attachant à réduire les inégalités sociales. Il a réclamé le dépassement des alliances diplomatiques dangereuses et préconisé la sécurité collective internationale. Apôtre et martyr de la paix, il a été assassiné en 1914 par un déséquilibré imbu de la haine cultivée par l’extrême-droite.
Jean Jaurès à la tribune pour un discours contre la loi des 3 ans, le 18 juin 1913.Jean Jaurès à la tribune pour un discours contre la loi des 3 ans, le 18 juin 1913. Assemblée Nationale – Fonds privés
Aujourd’hui la gauche républicaine, qui a décidé de se placer sous l’emblème du Front Populaire, victorieux en 1936 malgré le contexte de la montée des fascismes à l’extérieur et à l’intérieur du pays, a dressé un programme raisonnable. Celui-ci relève résolument les défis cruciaux qui se présentent aux Français de 2024 : crise climatique et écologique, approfondissement des inégalités, affaiblissement des services publics, guerres et massacres en Europe et dans le monde, recrudescence de l’antisémitisme et du racisme, essoufflement de la construction européenne. En un temps record, un unique représentant a été désigné pour porter ses couleurs dans chaque circonscription.
En aucun cas il ne s’agit d’un programme extrémiste.
C’est un projet républicain propre à faire barrage aux propositions démagogiques. Le RN, nourri des déceptions et des angoisses qui tenaillent le peuple dans ses profondeurs, camoufle sous un discours rassurant des principes venant à l’encontre des valeurs républicaines. Il prône des mesures dangereuses comme le renforcement des discriminations, sans oublier la complaisance à l’égard des dictatures qui sévissent dans le monde. La mise en garde de l’ensemble des organisations syndicales, mais aussi de nombreux experts, de représentants de certaines instances patronales et de nos partenaires européens est à cet égard significative.
Comme au temps de Jaurès, la gauche est unie
Et qu’attendre du parti du président de la République, en état de doute et parfois de panique devant la période chaotique qui pourrait se profiler, mais aussi du parti de la droite classique, contraint à basculer dans le ralliement au pouvoir ou d’afficher sa compromission avec le RN en abandonnant toute référence à son gaullisme originel ?
Comme au temps de Jaurès, comme à diverses reprises au cours du siècle écoulé, la gauche est unie dans sa pluralité. Le nouveau Front Populaire propose aux Français, à travers un ensemble de mesures dont l’échelonnement et le chiffrage seront précisés, de reprendre la marche vers le progrès, la paix et la fraternité. C’est un devoir pour tous les citoyens conscients de la gravité de la situation de réfléchir maintenant aux conséquences de leur choix.
Rémy Pech
7 juin 2024 - Toulouse
La médaille de la Résistance attribuée à une figure de la Résistance toulousaine.
Le 6 juin 2024, l’historien Patrick Clastres, animait le café Jaurès, sur le thème : Jeux olympiques : le monde parallèle du CIO, ou Comment le comité international olympique (CIO) écrit sa propre histoire (voir notre rubrique Cafés).
Le lendemain, au Musée de la Résistance de Toulouse, il recevait à titre posthume, au nom de son grand-père, Litman Nadler, la médaille de la Résistance.
Litman Nadler, alias « Docteur Madeleine » né en 1911 en Roumanie, est arrivé à Toulouse en 1935 pour poursuivre ses études de médecine. En 1941, les lois antisémites de Vichy l’ont empêché de soutenir sa thèse. Refusant de se soumettre, il a rejoint le Mouvement de Libération Nationale et soigné clandestinement des résistants. Arrêté en juin 1944, il a été fusillé le 1er août au camp de Souge. « Son histoire est celle d’un médecin qui a utilisé ses compétences pour sauver des vies, même au péril de la sienne. Si je suis fier d’avoir reçu cette médaille, je n’ai aucun mérite », témoigne l’arrière-petit-fils du docteur Madeleine, l’historien Patrick Clastres, désormais décoré d’un disque métallique au bout d’un tissu rouge.
(cf. La Dépêche du Midi, Léïne Touala, 7 juin 2024).
Les Amis de Jean Jaurès à Toulouse veulent ici rendre hommage à une figure de la Résistance toulousaine, victime du racisme et de l’antisémitisme tant combattus par Jaurès.
Alertée par Gilles Candar, l’Association des Amis de Jean Jaurès à Toulouse a signalé aux Archives municipales de Toulouse la mise en vente d’une lettre de Jean Jaurès, alors adjoint au maire de Toulouse, à Rémi Couzinet, directeur de la Dépêche, à propos d’un conflit social affectant la vie des Toulousains : la grève des tramways déclenchée en juin 1891.
La grève contre le propriétaire de la compagnie des tramways, Firmin Pons, avait pris un tour dramatique avec l’abattage de quelques chevaux utilisés alors pour tracter les voitures. Le maire Camille Ournac avait confié à Jaurès une mission de médiation qu’il avait menée à bien mais les autorités judiciaires saisies par Pons avaient failli empêcher le compromis. Jaurès avait alors décidé de porter l’affaire dans le journal auquel il collaborait depuis 4 ans.
Cette lettre est un document important pour l’histoire de la ville de Toulouse car elle évoque l’intervention de la municipalité dans un conflit privé mais concernant un secteur à vocation publique. Elle illustre aussi le rapprochement de Jaurès avec les milieux ouvriers qui se poursuivra au cours des années suivante avec son action pour la Bourse du Travail puis son élection à Carmaux.
Nous sommes heureux que la ville de Toulouse ait pu acquérir ce document, qui va rejoindre les collections des Archives municipales.
Cette lettre est un document important pour l’histoire de Toulouse car elle évoque l’intervention de la municipalité dans un conflit privé mais concernant un secteur d’intérêt public. Elle illustre aussi le rapprochement de Jaurès avec les milieux ouvriers qui se poursuivra au cours des années suivantes, comme en témoignent son action pour la Bourse du Travail puis son élection à Carmaux. Ce document doit être mis en ligne prochainement sur le site des archives municipales. La lettre inédite de Jean Jaurès sera présentée lors du Café Jaurès du 9 janvier 2024 (18h, espace Diversités-Laïcité, 38 rue d’Aubuisson).
Photo de la lettre de Jean Jaurès diffusée lors de l'Assemblée Générale le 9 janvier 2024.
Toulouse
0ctobre 2023
Une acquisition des Archives municipales pour notre patrimoine : Une lettre inédite de Jean Jaurès (1891)
Podcast à écouter autour de Jaurès
Juillet 2023
Les grands crimes de l'histoire
Documentaire de la chaine Notre Histoire
Qui est le véritable assassin de Jean Jaurès ?
55 mois de détention préventive. Arrêté le 31 juillet 1914, Raoul Villain passe toute la période de la Première Guerre mondiale au fond d’une prison. René Viviani, alors président du Conseil, affirme: «L’assassin est arrêté, il sera châtié». Le 24 mars 1919, à l’ouverture du procès, lorsque Raoul Villain apparaît devant la cour d’assises de la Seine, de nombreuses choses ont changé: la Grande Guerre a fauché de nombreux poilus, on compte d’innombrables blessés et l’heure est à la célébration de la victoire. Mais, près de cinq années plus tard, l’homme doit expliquer son geste.
Un message toujours d'actualité. Jean Jaurès reste le combattant inépuisable de la paix par la réunion des peuples.
Septembre 2022
Philippe Collin retrace le destin du leader du Front populaire, figure emblématique du socialisme en France.
Emission de France Inter Par Philippe Collin.
Léon Blum occupe une place modeste dans notre mémoire, loin de refléter l'importance de son héritage. Dans cette série en 9 épisodes,
Léon Blum fut surtout une pièce maitresse de l'histoire du socialisme français. Être socialiste consistait avant tout à ne jamais se résigner face à la fatalité de l'ordre des choses, qu'il fallait remettre en question dès lors qu'il entrait en contradiction avec la volonté de justice, d'égalité, de solidarité. Selon lui "le socialisme n'était autre que la conscience de l'égalité naturelle dans une société toute entière fondée sur le privilège".
SEPTEMBRE 2022
Jaurès : “Le capitalisme porte en lui la guerre”
Emission de France Culture
Dans quelle mesure le refus initial de la violence capitaliste conduit il Jaurès à épouser le socialisme réformiste, celui de la négociation plutôt que de la révolution ? Comment Jaurès envisage-t-il pacifiquement le système capitaliste international et sa régulation ?
avec : Gilles Candar (Historien. Président de la Société d’études jaurésiennes.), Alain Chatriot (Professeur des universités Centre d’histoire de Sciences Po).